Informations sur les éléments traces dans les sols en France
	
	
		Données acquises et rassemblées par Denis Baize
		en tant que chercheur à l'INRA d'Orléans.
	
	
	
	
		 Qualité des sols de France en zones rurales
 
		
			Qualité des sols de France en zones rurales
		
		 
 
	
	
	
		Éléments Traces Métalliques (ETM)
	
	
	  Dans les zones rurales étudiées, le degré général 
	  de contamination en ETM par les activités humaines demeure très 
	  faible, souvent imperceptible. Ceci implique que les flux de retombées 
	  atmosphériques générales d'origine lointaine sont peu 
	  importants par rapport aux stocks naturels en ETM des sols (hérités 
	  des roches et diversement redistribués dans les sols au cours de 
	  la pédogenèse). Sous agriculture, les teneurs en cadmium sont 
	  souvent doublées par rapport aux mêmes sols restés sous 
	  forêt, mais elles restent en général modestes (par exemple 
	  0,30 au lieu de 0,12 mg/kg).
	 Il y a cependant cinq situations 
	  où les sols marquent nettement des contaminations, faciles à 
	  mettre en évidence à l'aide des analyses des teneurs totales :
	
	  - Les zones de vignes et d'arboriculture 
	  (actuelles ou anciennes) sont presque toujours contaminées par du 
	  cuivre, à des degrés divers, parfois très fortement. 
	  En effet, des traitements répétés à la "bouillie 
	  bordelaise" ont été réalisés pour lutter 
	  contre le mildiou, depuis parfois un siècle, à des doses d'apports 
	  variant entre 3 et 30 kg de cuivre par ha et par an, selon le lieu et l'époque. 
	  Les sols de vigne ainsi contaminés par le cuivre présentent 
	  aujourd'hui des teneurs totales comprises entre 50 et 600 mg/kg. De telles 
	  contaminations n'affectent que l'horizon de surface mais les plus fortes 
	  d'entre elles peuvent rendre impossible la replantation de jeunes vignes 
	  ou une culture céréalière après arrachage. Elles 
	  ont également un impact négatif sur l'activité microbienne 
	  car le cuivre est un puissant antibiotique. Les vignobles français 
	  ainsi plus ou moins touchés représenteraient plus de 1 million 
	  d'hectares.
- Des parcelles exploitées 
	  pour certaines cultures intensives très spécialisées 
	  peuvent avoir été contaminées par l'intermédiaire 
	  de produits phytosanitaires (Zn, Hg, Pb, As, Cu) ou par une fertilisation 
	  intense (Cd).
- Des parcelles qui ont reçu 
	  des épandages de boues ou gadoues très chargées en 
	  "métaux lourds", à des doses cumulées excessives 
	  (Cd, Pb, Cu, Zn, Hg), dans les années 1970, à une époque 
	  où il n'y avait aucune réglementation.
- Des parcelles situées 
	  à proximité d'usines métallurgiques ou d'exploitations 
	  minières ou d'installations polluantes (certains incinérateurs, 
	  usines traitant ou retraitant du plomb). Il s'agit là de contaminations 
	  par voie atmosphérique d'origine proche.
- Enfin, l'épandage de 
	  lisiers de porcs à hautes doses sur les terrains agricoles n'est 
	  pas sans conséquences quant aux teneurs en Cu et Zn des sols. En 
	  effet, ces deux éléments sont ajoutés volontairement 
	  aux rations des animaux pour leur éviter certaines maladies. Or la 
	  plus grande partie de ces éléments est évacuée 
	  dans les fèces et aboutit à la surface des sols épandus. 
	  En Bretagne, l'augmentation serait de l'ordre de 4 à 7 mg/kg en 15 
	  ans pour Cu et de 15 à 20 mg/kg pour Zn. Une telle évolution 
	  ne peut pas se prolonger indéfiniment sans risques.
	 
 
	
	 
		Dernière mise à jour : 20 mars 2016